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Rouge, couleur-passion

Couleur du feu des enfers ou du sang du Christ, la couleur rouge engendre par ses correspondances une puissance irrésistible. Dans les manuscrits médiévaux, les retables ou les fresques, elle symbolise déjà les grandes passions de l’humanité. C’est l’une des couleurs les plus douées de vie.

Blanc comme le silence

Au milieu du XVIIIème siècle, le Canard Blanc de Oudry est une œuvre très audacieuse, sa réalisation quasi monochrome contribuant au silence définitif de l’animal. Oudry préfigure ainsi le goût romantique pour l’évanescence, puis la fascination des impressionnistes pour le manteau blanc neigeux du paysage et la disparition progressive du sujet en peinture. Au XXème siècle, l’usage du blanc accompagnera les grandes révolutions picturales.

Jean-Baptiste Oudry, Le Canard Blanc

Jean-Baptiste Oudry, Le Canard Blanc

Monochrome : peindre avec une seule couleur…

Les premières formulations théoriques du monochrome remontent sans doute à la Bible quand les Egyptiens lancés à la poursuite des Hébreux sont engloutis par la Mer Rouge… Mais la première peinture monochrome apparaît en 1917 en Russie avec le Carré blanc sur fond blanc de Malevitch et les trois Couleurs pures de Rodchenko (1921), deux gestes fondateurs.

Kasimir Malevitch : Composition suprématiste : carré blanc sur fond blanc (1918).

Lumière & Immatériel : Présence radieuse

Au tournant du 19-20ème siècle, la généalogie luministe -de Turner à Delaunay- va infléchir le sens de la couleur sur la toile vers l’idée d’un éblouissement. De la représentation de cette lumière à l’indice de sa présence réelle, vont naître quantité d’œuvres, dont une grande partie dans les églises grâce à la reviviscence de l’art du vitrail après la guerre 39-45.

Joseph Mallord William Turner, Musique à Petworth, (1835), huile sur toile, 121 × 90,5 cm, Tate Gallery

Touches de peintures et taches de couleur, de Delacroix à Matisse

Partant de l’œuvre de Delacroix, nous examinerons la touche expressive des artistes romantiques. Après eux, les impressionnistes s’attacheront à travailler cette matière en lui imprimant une touche personnelle, qui exprimera leur personnalité artistique, ainsi Manet, Monet, Van Gogh, Cézanne.

Eugène Delacroix, La Mort de Sardanapale (détails) (1827-1828, musée du Louvre).

Van Gogh, Matisse et Vlaminck : liberté de la couleur et trituration pigmentaire

Cette véritable introspection de la « matière picturale » marque la révolution accomplie depuis la Renaissance où elle n’avait cessé d’être gommée, cachée, méprisée au profit d’une surface aux glacis transparents avoisinant les effets du miroir. Au XIXème siècle, les artistes vont s’attacher au contraire, à travailler cette matière en lui imprimant une touche personnelle, jusqu’à devenir véritablement « signature de l’artiste ».

Vincent van Gogh, Iris, 1889, huile sur toile, 71 cm par 93 cm, Los Angeles, J. Paul Getty Museum.