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Dialogue Art & Médecine

Le cœur à l’œuvre

Organe majeur de la vie, le cœur est, dès la Renaissance, à la fois héros d’un roman allégorique et objet d’observation anatomique. («Cœur épris d’amour» illustré par Barthelemy d’Eyck et croquis scientifique de Leonard de Vinci). Aujourd’hui encore, les artistes s’intéressent à l’aspect pulsatile, tactile et symbolique du coeur, également à sa forme singulière devenue iconique. (Chaïm Soutine, Martial Raysse, Niki de Saint Phalle, Kendell Geers…). Le projet singulier des archives du cœur de Christian Boltanski conclura ce voyage au cœur de l’humain.

L’anatomie : le corps dérobé

À la Renaissance, les grands artistes comme Michaël-Ange ou Léonard de Vinci se sont passionnés pour la représentation du corps humain dans sa vérité anatomique : dessin, gravures, peintures, sculptures ou céroplastie en témoignent. Nous verrons comment les domaines longtemps complémentaires de la science et des Beaux-arts, n’ont cessé d’explorer l’intimité corporelle pour tenter de maîtriser son impermanence.

Étude de Léonard de Vinci sur le corps humain. Ce dessin est connu sous le nom de l’homme de Vitruve, 1485-1490.

Les représentations de la Folie

La question des relations entre art et folie occupe l’humanité depuis toujours. Les artistes de l’âge classique s’y sont intéressés cycliquement, de façon inégale selon les pays (par ex. la Renaissance du nord avec Bosch ou Brueghel) et toujours du point de vue de la raison.

Au XIXème siècle avec l’instauration de la la psychiatrie, la relation change et les artistes commencent à exprimer leur malaise intérieure, voir leur propre folie. Dans les asiles psychiatriques, on s’intéresse aux productions des malades.

Jérôme Bosch, détail du Portement de croix

Les créateurs schizophrènes

La schizophrénie est un désordre émotif et mental qui provoque souvent une déconnexion du monde réel et se manifeste par des épisodes psychotiques. Même si la connaissance est de plus en plus traitée par les média, le cinéma ou la littérature, elle reste abordée souvent de façon trop réductrice, sous l’angle unique du dédoublement pathologique de la personnalité. Parmi les moyens qui aident les personnes atteintes de ce mal, en parallèle de la médication et de la psychothérapie, l’activité artistique est souvent l’un des facteurs qui soulage la souffrance.

L’art des schizophrènes est riche en symboles et images recouvrant des significations très profondes et formant un langage archaïque aux racines universelles ; les formes produites sont très souvent tout à fait comparables aux oeuvres d’artistes renommés.

Depuis Adolf Wölfli et Aloïse au début du siècle, et de nombreux autres malades découverts par le docteur Hans Prinzhorn dans les années 1920, les artistes-schizophrènes aujourd’hui ne cessent de produire des œuvres fascinantes, qui interrogent le processus créatif et posent des questions à « l’autre art du côté de la raison ».

Jonkers

Jonkers

Du premier au dernier souffle

Le souffle est à l’origine de la création de l’univers, il met en mouvement le monde, fonde la vie…Mais « représenter en image » une entité immatérielle est un défi pour les artistes ! Au cours des siècles, ils mettent en place divers symboles pour le signifier (joues gonflées, bouches entrouvertes, mouvement dans les textiles, agitations des cheveux, bulle de savon, faisceaux rayonnants…). C’est d’abord avec les grands artistes italiens comme Botticelli et Mantegna que nous découvrions la genèse du souffle dans l’art ; nous aborderons également les aspects négatifs du souffle, à travers notamment les mise en scène des méfaits du tabac, flamandes ou contemporaines .

Souffrance et Création

Durer, Goya, Degas, Toulouse-lautrec, Matisse, Garouste…

Sur la base de pathologies singulières affectant ou ayant affectées des artistes célèbres (cécité, méningite, déficience osseuse, intestinale, bi-polarité…), l’exposé tente de montrer comment une douleur particulière oriente l’œuvre dans une direction significative. L’artiste semble tirer parti du handicap pour faire émerger des contenus ou inventer des techniques qui seraient restées latentes en dehors de la maladie. Chez certains, la maladie ou l’accident, vécu comme sans issue, est transcendé par la création artistique, qui devient alors véritablement thérapeutique.

ImageDOULEUR

To eat or not to eat

Dans la peinture classique, gros et maigres sont tantôt le symbole du pouvoir et de la richesse, ou au contraire de la pauvreté et de la misère, matérielle ou spirituelle. Ce n’est qu’au début du XIXème siècle qu’apparaissent des gros « pathologiques », généralement exposés dans les foires. Puis au XXème siècle, des artistes s’emparent du thème de l’alimentation dévoyée, avec des représentations évoquant l’anorexie et son corollaire, la boulimie.

Enfin, fantasme de dévoration et cannibalisme, présents dans de nombreuses mythologies et dans notre religion chrétienne, sont également abordés par certains artistes contemporains.

Goya, Saturne dévorant un de ses fils