Les civilisations anciennes ont laissé sur les fresques ou mosaïques quantité de témoignages de pratiques sportives : jeux d’eaux, luttes, courses de char…. Les tournois moyenâgeux dans les manuscrits enluminés, les courses hippiques de Degas ou Toulouse-Lautrec, les tauromachies de Goya et de Picasso ont progressivement posé les jalons d’une nouvelle esthétique ; mais malgré la prépondérance du sport au XXème, cette pratique a-t-elle durablement infiltré le champ de l’art ?

Francisco de Goya, Divertissement espagnol (1824-25)
1. Baigneuses et baigneurs
Si représenter les hommes et femmes « au bain » a été, pour les peintres, un prétexte pour peindre des corps nus, on peut aussi y lire une histoire de l’hygiène intime au cours des siècles.
2. Maquillages
Décors éphémères des peintures corporelles ou maquillage, marquages pérennes des tatouages et scarifications, sont autant de pratiques étonnantes utilisées par les hommes et femmes pour valoriser leurs corps, que l’on découvrira en dégageant leur sens profond.

Jean-Auguste-Dominique Ingres, Le Bain turc.
À la Renaissance, les grands artistes comme Michaël-Ange ou Léonard de Vinci se sont passionnés pour la représentation du corps humain dans sa vérité anatomique : dessin, gravures, peintures, sculptures ou céroplastie en témoignent. Nous verrons comment les domaines longtemps complémentaires de la science et des Beaux-arts, n’ont cessé d’explorer l’intimité corporelle pour tenter de maîtriser son impermanence.

Étude de Léonard de Vinci sur le corps humain. Ce dessin est connu sous le nom de l’homme de Vitruve, 1485-1490.
Siècle de l’individualisme et de la psychanalyse, le XXème pose à travers l’art de l’autoportrait la question du « Qui suis-je ? ». Van Gogh, Picasso, Matisse, Schiele et tant d’autres ne cessent de chercher les formes adéquates à la plus juste expression de soi. Après-guerre, la question de l’identité et du vécu rencontrera celle de la fiction et des mythologies personnelles de Christian Boltanski, Annette Messager, Cindy Sherman ou Sophie Calle.

Egon Schiele, Autoportrait (1912)
Le genre du Portrait apparaît à la Renaissance, quand se forge le concept d’Individu. Dans les compositions religieuses, l’artiste emprunte souvent les traits de ses contemporains pour « figurer » les différents personnages, n’oubliant pas d‘y glisser son propre portrait ; rapidement, l’autoportrait devient une sorte de signature de l’artiste, dont on analysera les aspects plastiques et psychologiques.

Rembrandt aux yeux hagards (1630), eau forte, 41 × 41 mm.
Traditionnellement modèle de la peinture, le corps devient au XXème siècle le lieu même de l’intervention artistique (Anthropométries de Klein, Action Painting). Utilisé parfois dans des mises en scènes violentes (Actionnistes viennois), il est aujourd’hui au coeur des préoccupations des jeunes artistes, dont les pratiques oscillent entre Performances, Vidéo, Installations, Mannequins hyper-réalistes…
Le statut de la photographie a, depuis son invention au siècle dernier, considérablement évolué. Longtemps considéré comme l’instrument privilégié d’enregistrement d’une réalité objective, cette qualité est aujourd’hui déjouée par les artistes.
En 1969, l’art contemporain s’est engendré sous la forme d’une exposition qui s’intitulait : Quand les attitudes deviennent formes. Organisée à la Kunshalle de Berne par H. Szeemann, elle témoignait d’un nouvelle sensibilité des artistes présents (Beuys, Merz, Morris, Oldenbourg, Pistoletto, Serra…), engagée vers l’attitude ou le processus, et une grande liberté dans l’utilisation des matériaux.
En début de siècle, la sculpture est encore définie par l’idée du monument. Dès le début du siècle, Brancusi, avec la Muse Endormie ou Le Baiser, destituera la sculpture de son socle, rendant ainsi un hommage à Rodin. Puis la radicalité des « bricolages » de Picasso, des ready-made de Marcel Duchamp, ou du fonctionnalisme russe refait surface dans les années 60-70, avec les œuvres du Minimal Art américain ou de l’Arte Povera Italien.
Deux grands événements ponctuent le calendrier des rendez-vous de l’art contemporain : La Biennale de Venise, plus que centenaire, est la doyenne des biennales qui pullulent aujourd’hui à travers le monde, et La Documenta à Kassel, événement quinquennal au cœur de l’Allemagne, probablement le plus important au niveau mondial.

Cassel Rahmenbau (« Encadrement »), Haus Rucker und Co., 1977.